Arman, un artiste franco-américain, était réputé pour ses sculptures distinctives d’objets trouvés. Inspiré par les philosophies et l’esthétique dadaïstes, l’artiste collectionne des fourchettes, des instruments et des théières, qu’il met ensuite en scène dans des vitrines. “Je maintiens que l’expression des déchets et des objets a une valeur intrinsèque et je ne vois pas la nécessité d’y rechercher des formes esthétiques et de les adapter aux couleurs de la palette”, a-t-il déclaré, expliquant son approche de son sujet.
Arman est surtout associé au mouvement Nouveau Réalisme (Nouveau Réalisme) apparu en 1960 et qui représentait la réponse de la France à la tendance du Pop art qui déferlait sur l’Europe et les États-Unis. Arman s’est d’abord imposé comme un peintre abstrait lyrique, mais il a rapidement rejeté ce style et a commencé à réaliser des sculptures inspirées du concept du ready-made. L’œuvre la plus remarquable d’Arman était préoccupée par les conséquences de la production de masse : ses Accumulations reflétaient souvent le caractère identique des objets modernes ; ses Poubelles, ou « poubelles », considéraient le gaspillage qui résulte de la mise au rebut de ces objets ; et ses Coleres, ou « colères », exprimaient une rage presque irrationnelle contre des objets qui, à l’époque moderne, menaçaient de dominer la vie quotidienne.
À son meilleur, Arman a émis un rejet puissant et effrayant de la modernisation et de la culture de la consommation de masse. Plus tard, il développe une esthétique basée sur l’acte de destruction, ses pièces commémorant de diverses manières les objets oblitérés. Le travail d’Arman constitue un pont important entre les tendances européennes et américaines du Pop Art des années 1960 aux années 1970. Sa propre collection d’art africain a constitué un apport inestimable à des institutions du monde entier, notamment au Museum of African Art de New York, dont son épouse est actuellement membre du conseil d’administration. L’Armand P. Arman Trust et Corice Canton Arman continuent de perpétuer son héritage, en soutenant l’éducation et la recherche sur la vie et l’œuvre de l’artiste. Une exposition complète de l’œuvre d’Arman a été inaugurée en février 2011 au Musée Tinguely de Bâle, en collaboration avec le Centre Pompidou, soulignant l’importance durable d’Arman dans le monde de l’art d’aujourd’hui.