Geneviève Claisse est née à Quiévy en 1935 et a été appelée à la vie éternelle à Dreux le 30 avril 2018. Son parcours artistique a pris son essor lors de sa lecture de la revue “Art d’aujourd’hui”, tribune dédiée à l’abstraction géométrique. Cette lecture a été le catalyseur de sa vocation picturale. Son œuvre se déploie de manière rigoureuse dans cette voie, et jamais elle ne ressentira la tentation de s’en détourner. “Écolière, j’étais déjà abstraite”, confiait-elle.
Dès 1958, elle adhère aux idées du courant Abstraction Création créé par Herbin. En 1960, sa participation au salon de Mai révèle une œuvre empreinte d’une organisation spatiale riche en couleurs. D’ores et déjà, le jeu des formes simples et la subtilité des couleurs marquent par leur vigueur et leur sensibilité. En 1961, elle présente sa première exposition à la galerie Denise René à Paris, où elle deviendra une habituée des cimaises.
Au cours des années 1965, elle accentue ses explorations autour de la couleur. C’est à cette période que Geneviève Claisse se distingue de l’influence d’Auguste Herbin et de Mondrian. Au milieu des années 60, le triangle et le cercle deviennent, traités séparément, son langage formel, l’initiant aux recherches cinétiques appliquées aux surfaces. Elle se concentre alors sur l’épuration de ses créations, toujours et invariablement géométriques, tant au niveau de la forme que du choix des couleurs. Réflexions et recherches accompagnent une créativité débordante, parallèlement à l’épanouissement de l’Art optique et de l’Art cinétique. En 1967, le Musée des Beaux-Arts de la Chaux-de-Fonds expose des œuvres des dix années précédentes. Par la suite, un grand collectionneur suisse présente à Zürich, aux côtés d’œuvres de grands maîtres de l’art contemporain, une trentaine de peintures de Claisse acquises entre 1959 et 1967. D’autres importantes expositions marquantes, au fil du temps, mettront en lumière son œuvre (Oslo, Alençon, Lille, etc). En 1989, une rétrospective de son travail est organisée au musée Matisse du Cateau-Cambrésis.